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Mobilité spatiale de la population : nécessité de développement et risques de dégradation de l’environnement dans l’Est et le Sud-Ouest du Burkina

Conclusions et implications politiques

L’étude a permis de mettre en relief la problématique du développement local au Burkina Faso. L’analyse des textes montre que la RAF dont sont dérivés les codes de l’environnement et forestier a encouragé tacitement la mobilité des populations et la mise en valeur des fortes potentialités des régions de l’Est et du Sud-Ouest du pays. En effet, en stipulant que la terre appartient à celui qui l’exploite, la RAF encourage la mise en valeur des ressources naturelles sur tout l’ensemble du territoire national. Les chefferies coutumières, jugées comme des forces rétrogrades, sont quelquefois mises à l’écart du processus d’élaboration des textes en matière de gestion des ressources naturelles. Aussi ces pouvoirs traditionnels locaux, autrefois garants des valeurs communautaires, ne sont-ils pas reconnus par la RAF. Il en résulte un vide institutionnel à l’échelon villageois, où les institutions modernes chargées de gérer les rapports entre les hommes et l’espace ne sont pas représentées. Cette d’ambiguïté déresponsabilise les populations d’une gestion durable des terres et de la préservation des ressources.

Ce contexte est à l’origine de l’occupation et de l’exploitation anarchique des ressources naturelles avec pour corollaire leur dégradation continue. En effet, l’analyse démographique a montré que l’accroissement de la population est essentiellement alimenté par des flux migratoires non contrôlés. En l’absence de sécurité foncière, ces migrants s’adonnent très souvent à une exploitation minière des ressources naturelles. A long terme, ces pratiques peuvent compromettent le développement socio-économique des zones d’accueil, notamment à l’Est et au Sud-Ouest du Burkina Faso. L’espoir se situe alors dans l’avènement du processus de décentralisation des services de l’Etat et dans l’élaboration en cours de la politique nationale de sécurité foncière, qui permettront de mieux responsabiliser les communautés à la préservation et à une gestion durable des ressources naturelles.

Au regard de l’évolution de la situation de l’environnement dans les deux régions, des mesures préventives sont nécessaires afin de bien orienter les mouvements d’occupation vers des unités moins fragiles, de sensibiliser les populations aux méthodes de sauvegarde de l’environnement en s’appuyant sur leurs expériences pratiques et leurs savoirs locaux. C’est à ce prix qu’on peut contribuer à juguler la désertification qui, nul ne l’ignore, gagne de plus en plus de terrain. Les politiques de développement devraient en tenir compte.