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Circulations Migratoires Transsahariennes et développement urbain au Sahara Central (CIRMIDES)

Conclusions et implications politiques

A cause des politiques récemment développées à l’égard de la migration clandestine, la remontée vers le Nord des Subsahariens, pourtant de plus en plus hypothétique, continue, entretenue par des processus interactifs. Face aux Etats qui inventent de nouvelles politiques de maîtrise de la migration clandestine, les transporteurs inventent de nouveaux itinéraires et les migrants inventent de nouvelles stratégies pour circuler.

La circulation repose et s’articule sur le développement urbain au Sahara central où les urbanisations initiées par l’Etat, ou produites par la population autochtone tirant profit du transit des migrants, deviennent les pivots de la mobilité. L’absence de conditions de réinsertion ou leurs improvisations n’empêchent pas les récidives des migrants et n’évitent pas les nouveaux départs.

En replaçant les processus de détérioration des écosystèmes urbains au Sahara central dans l’espace global de l’Afrique du Nord et de l’Afrique subsaharienne, les essais de modélisation et simulation ont permis d’une part, de mieux cerner l’impact des interactions Cirmides sur la précarisation/dé-précarisation du migrant en circulation et, d’autre part, d’évaluer l’impact de ces interactions sur le milieu physique, la circulation migratoire transsaharienne induisant à la fois des paramètres de détérioration et de conservation du milieu. Les interactions Cirmides relèvent ainsi d’une situation paradoxale dont la régulation serait complexe et se complexifierait en cas de perturbations du système circulatoire par des mesures de répression de la migration clandestine des Subsahariens. Est-il possible de maintenir la mobilité migratoire porteuse de significations durables en l’affranchissant de l’illégalité ? Le scénario de la régulation de la circulation migratoire transsaharienne des Subsahariens (modèle Cirmides régulé) reposerait alors sur les postulats suivants : il est possible pour le migrant de circuler légalement, de garder le lien économique et le lien social avec la ville de départ, d’être intégré dans la sphère économique en tant que travailleur immigré, c’est-à-dire dans une situation de réussite sociale.

L’ensemble de ces constats permet donc de s’interroger sur la pertinence des mesures de contrôle de la migration clandestine des Subsahariens. Il conduit aussi à donner à la démarche interactive une place privilégiée entre actions scientifiques et politiques de développement.